Retour aux Agenda

Tuerie

  • Évènements
Rap hybride et viscéral, nourri de gospel blessé, d’amour toxique et de vérité crue

« Il tient le monde entier dans ses mains », reprend Tuerie à la manière de Nina Simone sur « Low », un des titres de son EP à paraître au premier trimestre 2020. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas pour l’artiste boulonnais. 

Si les premières années de la vie du rappeur se passent bien, à l’âge de sept ans, elle prend un autre tournant, la faute à un père alcoolique et violent qui « joue de la batterie sur les gens », comme il l’explique sur « Tiroir bleu », un des morceaux phares du projet. Le petit Tuerie, alors un enfant calme, voit les ténèbres. À la maison, la musique prend alors une place importante. Sa mère, une « mélomane » selon ses propres mots, joue le rôle de DJ. Grâce à elle, il découvre la musique de Michael Jackson, Prince, Queen, Elton John, George Michael, le jazz, le rock, tout y passe… 

En 2003, c’est après avoir vu 8 Mile, le film réalisé par Curtis Hanson avec Eminem dans le rôle principal, qu’il se met au rap. S’il commence par des battles au sein des établissements scolaires qu’il fréquente, ses premières chansons, elles, s’inscrivent dans la lignée des artistes choyés par sa mère. Il enregistre dans son coin mais ne sort rien de peur d’être comparé aux autres rappeurs de sa ville. Tuerie poursuit alors son chemin toujours en marge des autres artistes. Bien avant que ce soit à la mode, il enchaîne les scènes, entouré d’un live band et de danseurs qu’il a trouvés en écumant les conservatoires. C’est d’ailleurs un de ses danseurs qui lui parle d’un jeune garçon talentueux originaire d’Issy-les-Moulineaux : Luidji. Il n’aura fallu qu’une répétition aux deux artistes pour se rendre compte de leur complémentarité. A chaque date de concert, Tuerie s’assure de placer Luidji en première partie. Ensemble, ils forment le collectif Capsule Corp dans lequel on retrouve aussi Beeby (le frère de Luidji) et Dinos. Malheureusement l’aventure ne dure qu’un temps. Tuerie ralentit ses aspirations même si Luidji continue à le motiver et à ne rien lâcher. 

Celui qui se dit influencé aussi bien par Kendrick Lamar, J. Cole, Drake que Pleymo, Queen ou encore Michael Jackson fait office de véritable O.V.N.I. sur la scène du rap français. Ces freestyles serviront d’introduction au EP sur lequel il a collaboré avec Ryan Koffi, P. Magnum et Kedy. 

Avec ce projet, Tuerie pourrait bien mettre K.O. la concurrence et sonner le gong d’une nouvelle ère pour la ville de Boulogne.

FOR FANS OF : Isha, Jewel Usain, Prince Waly