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Considéré comme un chef-d’œuvre par nul autre que John Lennon, El Topo dépasse les expérimentations esthétiques les plus folles de son époque radicale — et reste inégalé par sa puissance provocatrice et sa beauté étrange. Ce film culte, à la réputation sulfureuse, a littéralement inventé le concept de « midnight movie » : un choc visuel et sensoriel si déroutant qu’il ne pouvait exister qu’en dehors des horaires classiques. Mêlant tarot, Bible et surréalisme dans un western hallucinant, Jodorowsky s’y met en scène lui-même dans le rôle d’El Topo (« la taupe »), un pistolero vêtu de cuir, qui erre dans un désert jonché de symboles mystiques, lancé dans une quête sans nom, semant le sang et la destruction sur son passage. Longtemps invisible, El Topo est enfin présenté dans une somptueuse restauration supervisée personnellement par Jodorowsky.
Dans le studio de John Baldessari, la télévision était toujours allumée, sur des chaînes qui diffusaient des films en continu. Même lorsqu’il sortait, l’écran restait allumé pour son chien Benny. Ces films, allant de séries B aux westerns, ont fini par devenir une sorte de bruit de fond du quotidien de Baldessari. Ceux qui attiraient son attention trouvaient même leur place dans ses œuvres : il découpait des photos tirées de films hollywoodiens des années 1940 à 1960 et les combinait à ses formes colorées. Bozar présente une sélection de ses perles cinématographiques préférées.